Comme le dit Kant, "on naît deux fois, une première fois du ventre de sa mère, une deuxième fois par son éducation", les activités physiques et sensorielles devraient pouvoir, dans une démarche transdisciplinaire, participer activement à cette '"seconde chance".
François BRUNET, enseignant chercheur en activités physiques adaptées pour la santé, professeur d'EPS agrégé et sociologue, replace dans cette vidéo l'enfant au centre de nos préoccupations.
L'enfant en situation de handicap est avant tout un enfant. Comme pour tous les enfants, émotion, désirs, sens, interactions, contexte, communication, plaisir sont les maitres concepts qui permettront de mieux solliciter leur puissance de vivre et d’exister. L'activité physique trouve ici toute sa justification
François nous présente la transition du modèle biomédical au modèle sociétal (OMS 2001) qui en étant complémentaire légitime et donne toute son importance aux activités physiques
Le changement total de paradigme proposé par l’OMS est le passage d’une logique médicale à une logique sociétale qui représente une rupture conceptuelle considérable. Elle ouvre tant sur le plan théorique que pratique de nouvelles perspectives qui devraient permettre d’offrir aux enfants en situations de handicap le moyen de réaliser leurs potentialités, des premiers stades de leur développement jusqu'à l’âge adulte.
Il reste maintenant à traduire cette évolution dans les fait: faire participer au maximum les enfants handicapés au système éducatif ouvert à tous les enfants afin qu’il bénéficie et de façon précoce des activités d’éveil moteur, sensorimoteur et d’un initiation ‘pré sportive ». Ces activités physiques adaptées qui se déroulent le plus souvent dans un cadre non médicalisé (piscine, gymnase, petite salle de gymnastique, plein air etc.) avec souvent la participation active des parents offrent la possibilité aux enfants de développer leurs capacités leurs potentialités dans de très nombreux domaines leur permettant ainsi de s’engager dans une vie « plus vivante ».
Il existe une rupture conceptuelle sur la définition même du handicap.
Dans le modèle biomédical, le handicap est perçu comme un attribut de la personne, conséquence directe d'une maladie, d'un traumatisme ou d'un autre problème de santé. La personne est définie par son handicap, et les besoins médicaux comme étant la réponse principale.
Dans le modèle sociétal , le handicap n'est pas perçu comme étant seulement un attribut de la personne, mais plutôt comme un ensemble complexe de situations dont bons nombres sont créées par l'environnement social (famille, institutions etc...)
Elle prend donc en considération les facteurs contextuels (le cadre de vie de la personne), les facteurs environnementaux (familles, écoles, institutions), et les Facteurs personnels (caractéristiques de la personne qui ne font pas partie d'un problème de santé ou d'un état fonctionnel). Ils peuvent inclure le sexe, l'âge, la personnalité et le caractère, les aptitudes, la condition physique, le mode de vie, les habitudes, l'expérience passée et présente,... les maîtres Concepts sont devenus ceux de situation, rôle, mode de vie, interaction et environnement.
PS : François BRUNET est l'auteur, en autre, du livre : "Activités motrices et sensorielles, polyhandicap
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