Deuxième partie de notre série d'interviews avec Sébastion Ratel (Maitre de Conférences - UFR STAPS) au sujet de son livre "Préparation physique du jeune sportif", Ed. Amphora.
Les enfants et les adolescents sont par définition des êtres immatures qui sont en perpétuelle évolution, sous l’effet des processus de croissance et de maturation. Ils subissent donc de profondes modifications au cours de leur développement qui varient dans le temps selon l’intervention synchrone ou asynchrone de ces deux processus. Les changements les plus visibles sont quantitatifs. Sébastien Ratel
Ils se traduisent par une augmentation des dimensions du corps et par un changement des proportions corporelles qui influencent la performance sportive et les facteurs pour la produire.
Ainsi, les enfants et les adolescents ont leurs propres spécificités morphologiques, biomécaniques, physiologiques et psychologiques que l’éducateur ou l’entraîneur sportif doit prendre en considération dans la programmation de l’activité physique et des charges d’entraînement.
L’objectif de cette vidéo est donc de présenter ces spécificités au cours de l’exercice en fonction du développement de l’enfant.
Voici quelques exemples :
Une course peu économique
À une même vitesse de course, les enfants travaillent à une intensité plus proche de leur capacité maximale que les adultes. Les enfants « gaspillent » donc beaucoup plus d’énergie au cours de leur déplacement et tendent naturellement à se fatiguer plus rapidement que leurs aînés. Par exemple, à une vitesse de 11 km•h-1, un enfant de 8 ans consomme plus d’O2 par rapport à sa consommation maximale en O2 (% VO2max) que l’adolescent de 16 ans.
Il a donc une réserve métabolique plus faible pour une même intensité d’exercice .
Une coordination motrice plus faible
Au-delà de leur longueur de jambes plus courte, les enfants sont aussi caractérisés par une moins bonne coordination motrice, notamment durant les tâches motrices complexes telles que la course à pied et le saut.
Cela s’explique, en partie, par le fait qu’ils ont une plus faible capacité à restituer l’énergie élastique qui est emmagasinée par le système musculo-tendineux lors des cycles étirement-détente. C’est le cas, notamment, lors des impulsions en course à pied ou lors des sauts verticaux et horizontaux (Pour illustrer cela, assimilons le système musculo-tendineux à un élastique que l’on met en tension avant de le lâcher).
La masse musculaire des membres inférieurs est également plus faible
A titre de comparaison, les garçons de 8 ans et les hommes de 19 ans ont respectivement une masse musculaire des membres inférieurs qui représente environ 15 % et 19 % de leur masse corporelle totale.
Ainsi, quand les enfants courent, ils ont proportionnellement moins de masse musculaire au niveau des jambes et donc moins de force que les adultes pour propulser leur corps vers l’avant.
Cela se traduit par une longueur de foulée plus courte et une fréquence de pas plus élevée, ce qui engendre un coût énergétique supérieur et une fatigue plus précoce. La fréquence et la longueur des pas étant conditionnées par des facteurs nerveux et musculaires, les stratégies de développement de la vitesse seront donc différentes au cours de la croissance selon que l’enfant est prépubère, pubère ou postpubère.
Suite... à lire dans le Livre de sébastien Ratel
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